Rentrée scolaire chez le SEW - Optimisme prudent
23. Septembre 2005Lors de sa traditionnelle conférence de presse à l’occasion de la rentrée scolaire, le SEW-OGBL a salué qu’avec le changement de ministre dans l’éducation nationale, une certaine volonté de réforme semble se confirmer.
Ainsi, le SEW accueille favorablement le « Neie Lycée », même si des critiques subsistent sur certains points. La vitesse de la mise en place du projet est certes admirable, mais comporte certains risques de dérapage. L’évaluation de l’école doit se faire, mais les critères devraient être fixés sur base d’un large consensus.
L’école se trouve à un tournant. Il est grand temps qu’elle s’adapte à l’évolution de la société. De nouvelles méthodes d’enseignement devront être mises au point. Dans ce contexte, le SEW regrette que le ministère de l’Enseignement supérieur n’accorde pas une importance accrue aux sciences de l’éducation à l’Université du Luxembourg. Pourtant cette université devrait s’investir dans la recherche et la promotion de nouvelles formes d’apprentissage.
Autre point de critique pour le SEW: la formation des enseignants du primaire. Si le SEW-OGBL avait initialement revendiqué un « master » de 300 crédits ECTS, il est prêt à s’investir dans un dialogue avec l’Université pour permettre au compromis consenti (un « bachelor » de 240 ECTS), le point de départ d’une réforme fondamentale de la formation.
Il trouve pourtant inacceptables les déclarations du ministre Biltgen qui juge une formation de 3 ans en Belgique suffisante pour devenir enseignant au Luxembourg. Il est regrettable que la formation continue des enseignants en vue d’un « master » n’ait pas été, comme initialement prévu, intégrée dans le programme de l’Université du Luxembourg.
Par ailleurs, il constate avec inquiétude que seulement 120 étudiants ont été admis en première année. Ceci provoquera à nouveau un manque d’enseignants qualifiés; étant donné que la durée des études a été prolongée de 3 à 4 ans, une classe d’âge faisant défaut.
Pour le SEW, il n’est pas non plus clair ce qui va se passer dans le domaine de la formation du futur personnel éducatif de l’éducation différenciée; pour pouvoir intégrer les élèves handicapés, il faudrait avoir du personnel spécialisé. Cette même remarque vaut pour le secteur péri- et parascolaire où il ne faudra pas se contenter de personnel peu ou pas qualifié. Pour que les enfants puissent bénéficier d’activités culturelles et d’une aide socio-éducative nécessaire à un développement de leurs compétences sur tous les niveaux, il faut un encadrement professionnellement qualifié.
En ce qui concerne l’enseignement secondaire, le SEW constate que beaucoup de professeurs ont atteint l’âge de la retraite et qu’un manque flagrant de professeurs spécialisés est à attendre. Il regrette également que trop de jeunes postulants sont déjà écartés lors de l’examen concours au stage pédagogique et que même les postes prévus dans le budget ne peuvent pas être occupés. La proposition du SEW de supprimer le volet examen, de prendre tous les candidats dont l’école a besoin et de leur offrir un stage permettant de les qualifier pour leur tâche, n’a pas été prise en considération jusqu’à présent. Or, on constate qu’à défaut d’un recrutement suffisant de professeurs, le nombre des heures dispensées par des chargés de cours a augmenté de 36%. Un projet de loi