La formation des instituteurs
12. Mars 2005Communiqué du SEW OGB-L et de la FGIL
La formation des instituteurs et institutrices est âprement débattue. Vous savez certainement que le SEW/OGB-L et la FGIL revendiquent depuis des années une formation de haut niveau sur fond de recherche en sciences de l’éducation. Depuis le processus de Bologne qui vise à harmoniser les diplômes au niveau européen une telle formation ne peut être sanctionnée que par un master. Or,la formation actuellement prévue dans le cadre de l’Université du Luxembourg, se situe au niveau bachelor (180 ECTS,3 années d’études universitaires). Il est tout à fait évident que nous ne pouvons accepter une
telle décision, car il ne s’agirait non seulement d’un status quo, mais plutôt d’une régression par rapport à des périodes où la formation ne fut ni meilleure ni plus étendue, mais où le numerus clausus opérait une sélection assez sévère. Aujourd’hui, il ne saurait évidemment être question d’en revenir à ces méthodes contestées qui nous ont valula pénurie en instituteurs et institutrices que nous avons tant de mal à résorber.
Aujourd’hui il est grand temps de s’aligner sur des pays comme la Finlande qui offre une formation de niveau master à tous ses enseignants.
Heureusement nos efforts des dernières années n’ont pas été tout à fait vains et les milieux avertis commencent à comprendre qu’un bachelor ne peut suffire à la formation des instituteurs et des institutrices (voir les déclarations du recteur Rolf Tarrach). Le blocage vient donc bel et bien des milieux politiques, même si depuis peu plus personne n’ose en assumer la responsabilité. Le SEW/OGB-L et la FGIL ne peuvent cependant accepter plus longtemps ce jeu de cache-cache et ils ont demandé au Ministre de l’Enseignement Supérieur et à la Ministre de l’Education nationale de prendre clairement position. S’ils acceptent des instituteurs dont la formation se limite au niveau bachelor, tout en sachant que cette formation est insuffisante pour relever les défis du système scolaire luxembourgeois,ils devront assumer les conséquences de leurs actes. Mais pour quelle raison pourrait-on refuser une formation de haut niveau aux instituteurs et aux institutrices ? L’argument est tellement caricatural et tellement révélateur de l’étroitesse de pensée de certains milieux qu’on peut espérer qu’il ne sera pas repris par nos responsables politiques. Il s’agirait en effet de veiller à ne pas toucher à la sacro-sainte hiérarchie des salaires dans la fonction publique.
Espérons que les intérêts corporatistes ne pèseront pas plus lourd que l’avenir de notre pays dans la société de la connaissance.
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