Présentation du livre SUR LES TRACES DU GEOLOGUE LUXEMBOURGEOIS MICHEL LUCIUS, à propos d'un voyage en Turquie
29. Avril 2004Il s'agit, comme le titre l'indique, d'un ouvrage sur l'ouvre pédagogique et scientifique de notre illustre ancien membre et secrétaire Michel LUCIUS.
SAXA PATRIAE NOSTRAE
EX MUTIS REDDIDIT LOQUACIA
Voilà l'inscription latine lui vouée que l'on trouve en entrant à Reimberg, son village natal: Il fit parler les pierres de notre patrie qui jusque-là s'étaient tues.
Armand HARY, dans le livre " La formation des instituteurs luxembourgeois ", l'a merveilleusement traduite en la complétant :
" Il rendait loquaces les élèves et les pierres de sa patrie ", ajoutant de la façon et à juste titre l'élément " élèves ", donc l'école - aux yeux de l'instituteur militant qu'était Michel LUCIUS sans nul doute au sens de l'école publique .
Si les travaux scientifiques du docteur LUCIUS sont de mieux en mieux connus et archivés - grâce notamment à l'engagement sans faille des responsables de l'Institut Géologique qui porte son nom - l'action de l'instituteur et pédagogue LUCIUS l'est beaucoup moins.
C'est d'autant plus regrettable qu'il est resté toute sa vie durant instituteur dans le vrai sens du terme, instituteur, celui qui "instituit ", qui construit, fonde, crée et instruit.
En effet :
Il était là, dès 1900, lorsque la FGIL fut créée pour combattre la mainmise législative et morale de l'église sur l'école et l'enseignant.
Il était là, en 1910, 11 et 12, comme secrétaire aux côtés de Mathias ADAM, pour expliquer aux délégués de notre fédération et au corps enseignant tout entier, les finalités de la nouvelle loi scolaire, cette grande loi organique et émancipatrice, que le bloc des gauches, les socialistes et les libéraux, étaient en train d'élaborer et de faire voter contre vents et marées mais avec l'appui notamment de la FGIL.
Il était là pour rédiger dès 1908 maints rapports sur la nécessaire formation universitaire des instituteurs et sur le bien-fondé de l'enseignement des sciences naturelles dès l'école primaire.
Les sciences à l'école primaire, c'était son credo, son back to basics bien à lui et qui nous semble toujours d'actualité en 2004.
Après le retour de ses explorations scientifiques au service de la jeune République turque, un pays qu'il admirait pour les principes de laïcité et d'émancipation par l'école que le refondateur de la Turquie moderne, Mustapha Kemal Atatürk, avait réussi à imposer à l'ancien empire ottoman, il restait instituteur jusqu'à la fin de sa vie, réussissant, à travers conférences, articles et sorties dans la nature, à faire profiter nombre de ses concitoyens de ses connaissances scientifiques très poussées en géologie et en géographie.
Il fut l'incorporation même du libre-arbitre, travaillait et enseignait selon le principe de la primauté des sciences sur les croyances, principe qui nous guide encore de nos jours à la FGIL et qui retrouve son entière importance à l'heure actuelle où de terrifiants fondamentalismes religieux menacent la civilisation humaine.
Permettez-moi ici de souligner que nous avons l'immense privilège de compter parmi nous et parmi les auteurs du livre, un autre grand maître de l'école, un homme qui, il y a un demi-siècle déjà, eut la chance de rencontrer, de connaître de près et d'accompagner dans ses sorties l'illustre géologue !
Vous aurez deviné qu'il s'agit de René GREGORIUS, notre Président d'honneur et toujours infatigable voire indispensable militant.
Ces dernières semaines il n'eut de cesse pour intervenir à gauche et à droite afin d'accélérer les travaux de rédaction et d'impression de l'ouvrage espérant en vain qu'il serait fin-prêt le 8 mars 2004, date à laquelle nous remettions, non sans fierté, à l'Institut Géologique les précieux documents que notre délégation venait de récupérer en Turquie.
Nous y avons échoué pour quelques semaines mais le livre n'en est devenu que plus beau et il est sûr qu'il constituera dorénavant une mine irremplaçable de renseignements pour quiconque s'intéressera de près ou de loin à l'ouvre et à la vie du docteur Michel LUCIUS.
Aux auteurs René GREGORIUS, André GLODT et Ady MULLER, tout comme à l'artiste - photographe, Armand GELZ, je tiens à exprimer les plus vives et amicales félicitations de la FGIL pour l'excellence de leur travail.
Je passe la parole à notre vice-président, André GLODT qui, ayant participé tant au voyage d'études en Turquie qu'aux multiples préparatifs et démarches auprès de l'ambassade et des autorités officielles, saura nous renseigner sur la genèse du projet, la recherche des documents scientifiques en Turquie et le rapatriement de ces derniers en vue de les remettre à la l'Institut Géologique Michel LUCIUS à Reimberg - Préitzerdall où ils occupent dorénavant la place qui leur revient.
Ed Kirsch
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