SEW : Former des professionnels de l’enseignement

15. Février 2005

Communiqué par le Syndicat Education et Sciences, le 2 février 2005

Le 17 janvier dernier, le Comité syndical européen de l’éducation a organisé une audition sur la formation des enseignants avec notamment des experts de l’OCDE, d’Eurydice et de la Commission européenne. Il en résulte que dans un proche avenir l’Europe va être confrontée à un besoin croissant d’enseignants qualifiés et qu’il faudra améliorer la formation initiale des enseignants afin de préparer les jeunes enseignants aux défis sociaux et techniques qu’ils rencontreront dans les écoles.

Le Commissaire pour l’éducation Jan Figel a considéré cette question comme prioritaire: « Les ressources humaines sont l’atout principal de l’Union européenne. C’est la raison pour laquelle nous devons nous assurer que nos enseignants soient capables – et désireux – de relever les défis de la nouvelle société de la connaissance. C’est pourquoi nous devons investir dans nos enseignants. Ils doivent avoir confiance en leurs capacités. Ils ont besoin de motivation. »

Le SEW/OGBL qui a été représenté à cette audition par sa présidente Monique Adam, déplore que le Luxembourg est un des trois derniers pays en Europe à se contenter d’une formation de trois années d’études universitaires pour les instituteurs et les institutrices. La grande majorité des pays européens a compris l’impact de la formation des enseignants sur la qualité de l’enseignement. Ils se sont décidés à revoir l’organisation et la structure de ces formations dans le sens d’un meilleur agencement des contenus académiques et professionnels et d’un prolongement de leur durée.

Alors que les instituteurs luxembourgeois sont censés faire acquérir à des élèves d’origines culturelles très diverses deux langues étrangères appelées à devenir des langues d’enseignement leur formation reste inférieure, au moins dans la durée, à celle de la plupart de leurs collègues européens. Il ne suffit pas d’expliquer le médiocre score obtenu par nos élèves dans des enquêtes internationales comme PISA par la complexité de notre situation linguistique, encore faut-il se donner les moyens pour affronter cette difficulté dans les meilleures conditions. Comme nous savons aujourd’hui que la formation des enseignants a un impact décisif sur les performances de l’école, il serait scandaleux de ne pas relever le niveau de qualification des instituteurs.

Le gouvernement actuel doit enfin se résoudre à rejoindre le peloton de tête des pays européens en matière d’éducation et de formation. A cet effet, il faudra fonder la formation des instituteurs et institutrices sur un master en sciences de l’éducation. S’il continue à tergiverser dans ce domaine, il hypothéquera lourdement le développement culturel et économique du pays.